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Contexte de marché Les adjuvants ont le vent en poupe


En améliorant l'efficacité des produits phytosanitaires, les adjuvants sécurisent le traitement tout en limitant la dérive. Les agriculteurs et la distribution ne s'y trompent pas et le marché connaît une hausse sensible.

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Les adjuvants, quésaco ?

Un adjuvant est une préparation qui, ajoutée aux produits phytosanitaires, renforce leurs propriétés physiques, chimiques et biologiques. « Notre gamme d’adjuvants Jouffray-Drillaud est très complète, précise Édouard Varaigne, chef marché Agronomie et Solutions. Elle se compose d'huiles, végétale et minérale, de sulfate d'ammonium et de mouillants, utilisables avec toutes les familles de produits (fongicides, herbicides, insecticides) et sur toutes cultures (grandes cultures, viticulture, maraîchage, arboriculture). »

Quels services rendent-ils aux agriculteurs ?

Les adjuvants garantissent une meilleure qualité de la bouillie parce qu’ils homogénéisent le mélange et réduisent la taille des gouttelettes. La dérive du produit lors de l'intervention est limitée, de même que le lessivage. Enfin, lorsque la bouillie entre en contact avec les tissus végétaux, l'adjuvant offre plusieurs avantages : une meilleure rétention du liquide (notamment sur colza, espèce connue pour « accrocher » difficilement le produit phytosanitaire), un étalement optimal des gouttelettes pour assurer la couverture, une humectation favorisée et une pénétration facilitée de la molécule. Il faut percevoir l'adjuvant comme une « sécurisation de l'efficacité de son traitement qui, par ailleurs, coûte de plus en plus cher, une assurance », appuie le chef marché.

Comment bien les choisir ?

« Il n'existe pas d'adjuvant universel qui concentre toutes ses qualités, souligne Edouard Varaigne. Il faut choisir l'adjuvant selon ses objectifs prioritaires, le type de traitement et le produit à accompagner. Par ailleurs, l'adjuvant permet de réduire les différents risques liés aux conditions de pulvérisation. Il faut avoir en tête que les pertes arrivent à tous les niveaux et qu'elles peuvent se cumuler. Selon les conditions climatiques, les réglages du pulvérisateur, la configuration de la cible... il est possible que moins de 10 % de la solution pulvérisée atteigne sa cible ! Pour les grandes exploitations, les paramètres climatiques peuvent varier au cours du chantier d'application qui peut durer plusieurs heures, note Édouard Varaigne. Si les conditions se dégradent, l'adjuvant permettra d'assurer malgré tout une bonne rétention, humectation, pénétration... » Les adjuvants trouvent aussi leur intérêt dans les pratiques de pulvérisation bas volume pour sécuriser l'efficacité du traitement.

Les adjuvants, une réponse aussi aux attentes sociétales ?

« Le contexte est favorable à ce type de produit, estime Édouard Varaigne. La forte pression sociétale pour réduire l'usage des phytos, la mise en place des distances de sécurité vis-à-vis des riverains (DSR) en 2020 et les chartes de bon voisinage qui se multiplient incitent à l'utilisation des adjuvants pour, notamment, limiter la dérive. » Par ailleurs, les adjuvants peuvent permettre de réduire l’Indice de Fréquence de Traitement (IFT) « Dans certains cas, en utilisant un adjuvant qui améliore l'action du produit phyto, l'agriculteur peut en moduler la dose, celle d’un fongicide par exemple, explique Edouard Varaigne. Un atout qui répond, notamment, aux exigences de la certification HVE (haute valeur environnementale). »

Comment s’oriente le marché des adjuvants ?

Le marché français des adjuvants représentait 61 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018, constitué à 73 % par des mouillants et à 23 % par les huiles. « Entre 2013 et 2018, le chiffre d’affaires a augmenté de 7 %, selon les chiffres de l'AFA l’Association Française des Adjuvants dont nous sommes adhérents », précise Édouard Varaigne. Dans le détail, sur ces cinq années, le marché des adjuvants pour les fongicides a connu une hausse de 26 %, 18 % pour les insecticides et 4 % pour les herbicides. « Il existe un gros potentiel de développement pour les adjuvants en fongicides et insecticides. Nous souhaitons répondre à la hausse de cette demande des agriculteurs et renforcer nos parts de marché qui sont de 25 % actuellement. » Pour la distribution aussi, la vente d'adjuvants a un intérêt puisqu'elle peut, en partie, pallier la baisse de ventes de produits phytosanitaires.

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